Le thé, un peu d'histoire.

Breuvage des dieux et des hommes, des pays chauds et des froides contrées, ami du solitaire ou impératif des mondanités, le thé ignore les frontières et dévoile, aujourd'hui, sa véritable nature : l'universalité.

Celle-ci ne s'est pas manifestée dès l'abord, et le chemin est long qui, de la naissance légendaire du thé en Chine, au IIIe millènaire avant notre ère, aboutit au sachet que nos contemporains pressés jettent négligement dans leur tasse. C'est justement sur cette "route du thé" que nous aimerions vous guider. Route des navires européens, certes, mais aussi itinéraire purement intérieur des sages de l'Orient.

Car cette universalité est née, essentiellement, de la rencontre de deux civilisations, de deux mondes, l'Orient et l'Occident, qui trop souvent se méconnurent. Il nous plairait fort de montrer combien le thé fut, pour eux, un interprète privilégié.

Une Chine agraire, apparemment immuable, exportait bien la prècieuse marchandise vers les pays voisins, Japon ou Tibet, mais la lenteur des caravanes, le caractère primitif du commerce, fondé en grande partie sur le troc, n'ont pas permis au pays qui a inventé le thé d'en être également le diffuseur. En effet, l'introduction massive de cette boisson en Occident est due au génie commercial de l'East India Compagny, fondée en 1601. Auparavant, le thé relevait de la curiosité scientifique.